mardi 17 avril 2012

Tous les chats sont mortels, Socrate est mortel donc Socrate est un chat.


agréable

Titre : Rhinocéros 
Auteur : Eugène Ionesco
 Editeur : Folio
Année de parution : 1959




Résumé : "Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat." Tout langage stéréotypé devient aberrant. C'est ce que Ionesco démontre dans Rhinocéros, pièce qui a tout d'abord vu le jour sous la forme d'une nouvelle. Partisan d'un théâtre total, il porte l'absurde à son paroxysme en l'incarnant matériellement.
Allégorie des idéologies de masse, le rhinocéros, cruel et dévastateur, ne se déplace qu'en groupe et gagne du terrain à une vitesse vertigineuse. Seul et sans trop savoir pourquoi, Bérenger résiste à la mutation. Il résiste pour notre plus grande délectation, car sa lutte désespérée donne lieu à des caricatures savoureuses, à des variations de tons et de genres audacieuses et anticonformistes. La sclérose intellectuelle, l'incommunicabilité et la perversion du langage engendrent des situations tellement tragiques qu'elles en deviennent comiques, tellement grotesques qu'elles ne peuvent être que dramatiques.



Mon avis : Je devais lire cette pièce de théâtre il y a deux ans, en seconde, et malheureusement, je n'avais pas du tout adhéré. Ce sentiment à définitivement changé aujourd'hui. 


Tout d'abord, la raison pour laquelle je n'avais pas aimé cette pièce est plus que majeure pour l'impression globale que l'on  peut avoir du livre : personne ne m'avait expliqué la portée significative de la pièce. Je ne vous explique pas la perplexité avec laquelle j'ai vu arriver les rhinocéros... J'ai donc laissé tomber sans chercher plus loin. Je n'ai jamais aimé donné l'interprétation d'une oeuvre lorsque je ne sais rien sur elle ou l'auteur. Et maintenant que j'ai plus approfondi le sujet, je peut vous dire avec certitude que cette pièce est vraiment ingénieuse ! 


Le style de l'auteur est léger, les dialogues représentant tout à fait l'absurdité du langage humain (les répétitions de phrase, les parallèles entre chaque scènes...), même si le trop grand nombre de personnage par tableau peut rendre sa compréhension complexe. C'est un point négatif de l'oeuvre : beaucoup de personnage. Mais on ne peut s'empêcher de penser que sur scène, cela ne rend la pièce que meilleure. Ce n'est donc pas si négatif que ça... 


C'est une pièce rapide et simple à lire pour peu que l'on sois habitué à l'absurde (j'avais déjà lu la Cantatrice Chauve du même auteur... niveau absurde c'est pas mal non plus... mais là, il n'y avait pas vraiment d'interprétation ;) ). Enfin, l'action évolue tranquillement, à son rythme, sans presser le lecteur ou le bousculer d'un trop plein de mouvement. De même, le grand nombre de description est un plus incontournable qui nous permet de visualiser la scène du mieux possible. 

Finalement, la réflexion apportée par l'auteur sur les idéologies de masse et la lutte contre celle-ci est très poussée. J'ai vraiment apprécié cette idée allégorique du Rhinocéros. Pour peu que l'on ai été au courant de l'idée, la pièce se lit sans problème. Il suffit d'être au courant (hum). La pensée qui se déroule sous nos yeux est claire et sans détour. On comprend très facilement ce à quoi l'auteur veut en venir. C'est un vrai délice à ce niveau là.

En fait, même si j'ai positivement adoré cette pièce, la première impression que j'en ai eu n'arrive pas à s'enlever. Je vais quand même conclure par : c'est absurde, c'est réfléchi, c'est tout bonnement très agréable à lire ! 

Owl 



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